Les Femmes Astronomes
Hypatie d’Alexandrie
Hypatie (370-415) était une femme réputée par sa grâce,
remarquable par sa beauté et sa sagesse. Elle était en avance
sur son temps et a connu une fin tragique.
Elle a vécu à l’époque de grands changements philosophiques et religieux. Elle fut une mathématicienne accomplie, un inventeur, une philosophe et une astronome férue des mouvements des planètes.
Elle est née
à Alexandrie. Sa date de naissance ne fait pas l’unanimité.
Elle se situe entre 355 et 390 après JC même si la plupart des
sources situent sa naissance en 370 de l’ère chrétienne.
Sa mère n’est mentionnée dans aucun document historique.
Elle fut élevée par son père Théon. Il était
lui-même philosophe, mathématicien et astronome réputé.
Selon l’encyclopédie byzantine, la Suda, il fut aussi le dernier
directeur de l'université et du célèbre musée
d'Alexandrie.
Les documents rapportent que Théon enseigna à sa fille les mathématiques,
les sciences, la littérature, la philosophie et les arts. La légende
raconte qu'il était déterminé à en faire «
l’être parfait ».
Hypatie est restée célibataire. Elle était une citoyenne estimée d’Alexandrie. Elle poursuivit le chemin que lui a tracé son père. Elle a enseigné et eut beaucoup d’adeptes qui deviendront célèbres par la suite comme l’évêque Cyrille et Oreste, le préfet. Hypatie était aimée et admirée par ses étudiants. Les écrits disent à son sujet : « Tous écoutaient attentivement lorsque Hypatie parlait. Sa beauté, sa grâce et son éloquence étaient aussi fascinantes que sa sagesse et sa philosophie…
Demandez à quelqu’un de vous citer quelques noms d’astronomes célèbres qui lui viennent à l’esprit. Il vous citera probablement le nom de Kepler, Copernic, Galilée, Newton, ou même des contemporains comme Hubble ou Reeves.
Mais il est peu probable que vous entendriez citer le nom d’une femme comme Hypatie d’Alexandrie, Mme de Châtelet, Vera Rubin ou Andrea Ghez. Pourtant les femmes astronomes existent bien et leur apport à cette science est loin d’être négligeable.
Il faut toutefois signaler que l’accès de la femme au savoir et en particulier à la science fût entravé à travers les temps. Et malgré leurs contributions à l’astronomie, elles n'auront pas droit d'être nommées professeur à l'université comme à Harvard qu'après 1956, ne pourront faire des observations au mont Palomar qu’en 1965. Elles n'auront la possibilité d’accéder au 3ème cycle d'études à Princeton qu'à partir de 1975…
Ainsi, comme
dans bon nombre de domaines, les femmes ont apporté dans l'ombre leur
contribution à l’astronomie.
Plusieurs noms peuvent être cités et la liste n’est pas
exhaustive : Aglaonice de Thessalie, Hypatie d'Alexandrie, Mme du Châtelet,
Caroline Herschel, Carolyn Shoemaker, Jocelyn Bell, Henrietta Leavit, Sopia
Brahé, Vera Rubin, Andréa Ghez.
Nous tacherons d’apporter un peu de lumière dans ce qui suit sur les plus anciennes, les astronomes de l’antiquité.
L’Histoire
ne fait pas souvent allusion aux femmes de sciences. Pourtant, ce sont les
déesses, savantes, des civilisations antiques comme Isis ou Athéna
qui, selon les mythes, ont transmis aux hommes l’art de naviguer, de
fabriquer des bateaux etc.…
Aglaonice a vécu en Grèce, au 2 ème siècle avant
JC. Fille d'Hégétor de Thessalie selon Plutarque ou d'Hégémon
selon un écrit d'Apollonios de Rhodes.
Elle ne jouit pas d’une bonne réputation et pour cause, elle
prévoyait les éclipses de lune. Cela lui a valu d’être
accusée de sorcellerie puisqu’elle faisait
« disparaître l’astre de la nuit… »
Elle est mentionnée dans les œuvres de Plutarque et Apollonius
de Rhodes sous le nom de « Sorcière de Thessalie ».
Elle a du utiliser sa science de maîtrise des cycles des éclipses
pour influer sur les gens en profitant de leur crainte de l’inconnu.
Elle a prêté son nom à un proverbe utilisé de nos
jours en Grèce: "Obéir comme la Lune obéit à
Aglaonice". Un cratère de Vénus porte son nom.
Les parchemins égyptiens
rapportent le nom d’Aganice (vers –1878). Elle fut la fille du
pharaon Sésostris. Cette princesse se consacra à l’étude
du ciel pour prédire l’avenir…
En-Hedu-Anna
Nous n’avons
pas beaucoup de traces des premières astronomes ni même le nom
de la première femme connue dans ce domaine puisqu’on la désigna
par sa fonction dans le temple : En-Hedu-Anna, cela veut dire
« prêtresse de l’ornement du ciel ».
Elle était la fille de l’empereur babylonien Sargon 1er, et vivait au 23ème siècle avant JC. Les prêtres des temples étaient détenteurs du savoir. On y enseigna la lecture et l’écriture, on y observa les planètes et les étoiles. En-Hedu-Anna dirigea les observatoires babyloniens.
Bien quelle était païenne, sa philosophie de la vie était transcendante. Hypatie est la première femme scientifique dont la vie est bien documentée. Elle a écrit de nombreux livres sur les mathématiques, comme les 13 volumes du Commentaire de l'Arithmetica de Diophante, l’ancêtre de l'algèbre, un commentaire sur les coniques d’ Apollonious.
Elle a écrit aussi des ouvrages à propos de sa science préférée, l'astronomie. Elle a composé Le « Canon astronomique », et a également édité le troisième livre de son père, « Commentaire sur l'Almageste de Ptolémée ».
Disque retrouvé
à Ur.
An-Hedu-Anna est le troisième personnage à partir de la droite